Le second solo est tout aussi exceptionnel. Il est l’œuvre du violoniste Mark Feldman qui avait déjà tenté l’expérience il y a vingt-cinq ans. Le violon solo en jazz est un exercice difficile, il faut “tenir” tout un disque. Or, Feldman parvient à nous retenir, plus, nous impressionner et nous captiver de bout en bout. Il ouvre le récital sur une composition de Sylvie Courvoisier (sa compagne et partenaire habituelle) dont l’interprétation est superbe. Suivent six morceaux personnels et un d’Ornette Coleman qui, rappelons-le, jouait aussi du violon. Des techniques les plus classiques aux recherches les plus audacieuses, tout un large spectre musical se déploie pour notre ravissement.

https://www.culturejazz.fr/spip.php?article3689

Mark Feldman fait partie des musiciens de la scène de l’avant-garde new-yorkaise et est surtout connu pour ses nombreuses collaborations avec John Zorn, mais aussi avec John Abercombie ou son épouse Sylvie Courvoisier. Certains se souviendront peut-être de sa participation aux « Chromatic Persuaders » aux côtés de Neal Kirkwood, Tom Raney et Lindsey Horner, que l’on vit à Liège au Lion s’Envoile dans les années nonante. Violoniste virtuose qui saisit toutes les possibilités de l’instrument, Mark Feldman ne semble jamais être aussi bouleversant que dans ses prestations en duo ou en solo, où il expose la richesse de ses sonorités, l’invention de ses improvisations mais aussi la sensibilité qu’il place dans chaque note.

Huit thèmes, dont six du violoniste, un de Sylvie Courvoisier qui introduit l’album (« As We Are ») et « Peace Warriors » de Ornette Coleman, un musicien qui l’inspire, dit-il dans les notes de pochette, et dont il aime beaucoup le jeu au violon. Toutes les techniques du violon sont utilisées par Feldman : cordes frottées, pincées, frappées avec les doigts ou avec l’archet… on y ajoute l’utilisation du multi-pistes sur plusieurs morceaux. Tout s’enchaîne avec une dextérité hors du commun au point qu’on ne décroche pas une seconde, car l’écoute de ce disque est comme une aventure pleine de surprise à chaque moment. Une touche de swing (eh oui !), pas de danse (n’oublions pas que Feldman vient du country et est fan de Johnny Cash), free jazz, élans contemporains… La musique de Feldman ne laisse pas indifférent quand on veut bien prendre le temps de s’y laisser embarquer.

Vous n’écouterez pas ce disque en épluchant vos pommes de terre, ni en lisant un roman au coin du feu, son écoute est ardue et doit être répétée pour en saisir toutes les nuances.

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Beata solitudine! C'è chi ci si crogiola dentro, come a rimirarsi in un eterno specchio, chi ci si perde (che è spesso un po' la stessa cosa), chi si mette alla prova più che in qualunque altra situazione o contesto. È fortunatamente questa la dimensione scelta da Mark Feldman in questo bellissimo album, inciso a Brooklyn nell'aprile 2020, operando su composizioni per lo più sue (sei su otto), con l'aggiunta di una, l'iniziale "As We Are," della moglie, la pianista Sylvie Courvoisier, e un'atra, la celeberrima "Peace Warriors" (dall'epocale In All Languages, anno di grazia 1987), di Ornette Coleman.

Beata solitudine! C'è chi ci si crogiola dentro, come a rimirarsi in un eterno specchio, chi ci si perde (che è spesso un po' la stessa cosa), chi si mette alla prova più che in qualunque altra situazione o contesto. È fortunatamente questa la dimensione scelta da Mark Feldman in questo bellissimo album, inciso a Brooklyn nell'aprile 2020, operando su composizioni per lo più sue (sei su otto), con l'aggiunta di una, l'iniziale "As We Are," della moglie, la pianista Sylvie Courvoisier, e un'atra, la celeberrima "Peace Warriors" (dall'epocale In All Languages, anno di grazia 1987), di Ornette Coleman.

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